Les fonds négociés en bourse (ETF) font partie du paysage européen depuis l'an 2000 et ont connu un immense succès au fil des ans. Traditionnellement, les ETF sont associés à des stratégies d'investissement passives qui répliquent des indices. Bien que cela reste vrai pour la majorité des ETF, une évolution croissante vers des ETF gérés activement est apparue ces dernières années.
Apparus pour la première fois sur la scène en 2008, les ETFs actifs sont restés un produit de niche pendant longtemps. “Cependant, depuis 2019, nous avons constaté une augmentation notable de la demande, qui a commencé aux États-Unis et s'étend maintenant à l'Europe ” explique Paddy Walsh, Head of Regional Coverage Ireland, North America and UK à CACEIS.
Pour saisir l'importance de ce changement, examinons quelques données clés. Les ETF à gestion active ne représentent encore qu'une petite partie du marché total des ETF en Europe, soit un peu plus de 2 %. Toutefois, la taille de ce marché dépasse aujourd'hui 40 milliards d'euros et affiche une croissance régulière. Selon Morningstar, les ETF actifs européens ont collecté 5 milliards d'euros en 2022, 6 milliards d'euros en 2023, et au cours du seul premier semestre 2024, plus de 5,6 milliards d'euros. Cette accélération met en évidence les opportunités du secteur pour les émetteurs de fonds.
BlackRock, acteur dominant des ETF passifs, a également reconnu le potentiel des ETF gérés activement. Dans son rapport intitulé “Decoding Active ETFs: How the Growth of Active ETFs is Unlocking Innovation and Opportunity for Investors”, BlackRock prévoit que les ETF gérés activement pourraient représenter 4 000 milliards d'euros à l'échelle mondiale d'ici 2030, soit une multiplication par quatre en seulement six ans. Leur analyse révèle également que 41 % de tous les nouveaux ETF lancés au premier semestre 2024 étaient gérés activement, principalement sous l'impulsion du marché américain. Cette tendance reflète une évolution plus large du secteur et une plus grande acceptation de la stratégie des ETF gérés activement.
“Plusieurs facteurs contribuent à ce succès croissant, en particulier en Europe. Tout d'abord, les ETF offrent de la liquidité, ce qui permet aux investisseurs de les négocier tout au long de la journée pendant que les marchés sont ouverts, alors que les investisseurs en fonds traditionnels doivent attendre le calcul de la valeur nette d'inventaire (VNI) en fin de journée. Cette flexibilité, combinée aux obligations de transparence, telles que la publication quotidienne des positions, séduit les investisseurs,” ajoute Paddy.
Certains promoteurs de fonds pourraient considérer les obligations de transparence assorties aux ETFs comme un inconvénient, préférant garder leurs stratégies d'investissement confidentielles. Toutefois, aux États-Unis, où les ETF peuvent être soit totalement transparents, soit semi-transparents, la plupart des capitaux affluent vers les structures totalement transparentes. On pourrait donc considérer que la transparence, qui peut à première vue sembler un inconvénient pour le promoteur, est en fait un argument de vente important aux yeux des investisseurs. Bien entendu, tout dépend de la stratégie spécifique du fonds et de la répartition de ses actifs, qui peuvent influer sur le choix de la structure d'ETF la mieux adaptée.
Les régulateurs semblent conscients du potentiel de croissance des ETF actifs et cherchent des moyens de s'adapter. Ainsi, la Banque centrale d'Irlande (CBI) a laissé entendre qu'elle pourrait revoir la règle de transparence dans les prochains mois, bien qu'aucune décision n'ait encore été prise. En France, l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) a introduit une recommandation en juin 2024 qui permet de réduire ou de retarder la publication des avoirs pour les ETF gérés activement. Au Luxembourg, les ETF actifs bénéficient également de l'exonération de la taxe d'abonnement, à l'instar des ETF passifs.
Ces ajustements réglementaires montrent que les autorités financières reconnaissent le potentiel de croissance des ETF actifs et leur volonté de réduire les obstacles à leur développement.
Plusieurs gestionnaires d'actifs de premier plan, tels que JP Morgan Asset Management, PIMCO et Fidelity, proposent depuis un certain temps des ETF à gestion active. Plus récemment, des gestionnaires d'actifs européens comme Investlinx, Axa IM, Robeco et Fair Oaks sont entrés sur le marché avec leurs propres produits d'ETF gérés activement. L'afflux de capitaux observé ces derniers mois attirera sans aucun doute de nombreux autres acteurs européens et américains sur ce marché pionnier des ETF à gestion active.
“À CACEIS, nous administrons plus de 100 milliards d’euros d'encours d’ETFs pour le compte de notre clientèle. Nous mettons notre expertise, nos outils et notre réseau de contacts à disposition de nos clients afin de les accompagner dans la mise en œuvre d’ETFs actifs comme passifs. CACEIS est prêt à vous soutenir dans toutes les étapes de votre processus de lancement et durant toute la durée du cycle de vie du fonds,” conclut Paddy.